Quelques livres pour passer du bon temps sur la plage, dans son lit ou ailleurs
( esquisse…)
Des chefs-d’œuvre que le Temps consacrera pour les Siècles des Siècles ? On n’en jurerait pas. Mais des romans de qualité, ça c’est sûr, et ce n’est déjà pas si mal…
* facile
** un brin moins facile
*** un peu plus difficile
Glattauer : Quand souffle le vent du Nord *: on connaissait le roman épistolaire, on se modernise : voici celui par emails. On peut être surpris par la banalité du sujet : on le sera encore bien plus par l’intérêt qu’on lui porte très vite. Un livre qu’il est impossible de lâcher avant la fin.
Fante : Pleins de vie*. Ils sont mariés, elle est enceinte, ce sont des choses qui arrivent. Et puis on se laisse envahir par le beau-père : c’est drôle, c’est tendre, et c’est toute l’Amérique italienne de Fante qui défile, une dernière fois, elle qui n’est plus vraiment…
Lemaître : Au-revoir, là haut**. Une façon de découvrir la guerre de 14, l’époque qui a suivi à travers des trajectoires de vie tendres et bouffonnes : on y apprend des choses, on sourit, on râle, on se demande comment tout ce truc va se finir, suspense garanti… Un peu plus épais, mais aucun risque de laisser tomber en route…
Goodis : Tirez sur le pianiste**. Lui il est pianiste miteux dans un bar, à moins que ce ne soit l’inverse. Miteux ? Allons donc… On découvre qu’Eddy a un sacré passé derrière lui : ne pas bouger surtout, ne jamais réveiller un passé qui dort… Et pourtant… Par l’un des maîtres du roman noir américain.
Mankel : Les chaussures italiennes***. Un livre à peu près parfait, ça doit ressembler à ça, non ? On peut vivre sans l’avoir lu, sans doute. Mais après coup, on se demande comment on a fait…
Ravalec : Cantique de la racaille**. L’histoire d’un couple déjanté, vite dépassé par les événements : bien sûr depuis Manon et quelques autres on connaît le coup… mais on se laisse prendre quand même…
Kahdra : les hirondelles de Kaboul***: Le fanatisme s’est installé… On voit ce monde-là comme aucun reportage ne saurait le montrer. On voit aussi, on voit surtout la fragilité des valeurs humaines, lentes à se bâtir, qui s’effacent si vite devant la barbarie… Pas une histoire mais plusieurs, qui se mêlent : c’est terrible mais beau…
Fournier : On va où, papa* ? Ok, ce n’est pas du tout un roman, et alors ? De courts chapitres qui racontent la vie d’un père dont les enfants sont des handicapés lourds. Tout pour plomber l’atmosphère ? Même pas. Il y a de l’humour, de la tendresse et surtout on voit la vie telle qu’elle est dans une situation de ce genre, ça donne quelque chose comme de l’humilité, de l’humanité, qui sait… Pas de beaux sentiments consensuels, ça peut choquer les belles âmes au cœur sec, mais un livre fort.
Carrère d’Encausse : Limonov** : ou l’art de raconter la vie d’un type insupportable mais passionnant qui se raconte lui-même dans ses livres. Lire ce récit biographique… puis lire directement l’œuvre de Limonov. Un truc de dingue…
Grimbert : Un secret**: Le petit garçon voudrait un frère ? Et tellement mieux que lui… On commence par un caprice d’enfance, on termine par le chaos du monde dans lequel un jour la civilisation a disparu : livre racinien par moments dont seuls les plus endurcis s’éviteront d’avoir la gorge puissamment serrée…