Eloge du sms

Qu’une forme d’écriture aussi brève puisse susciter des critiques aussi longues, voilà qui est remarquable.

Le sms ? Quelle horreur, ciel sinistre… Il témoigne d’une pensée rétrécie, accélère la débâcle de l’orthographe et de la grammaire.  On n’ignore pas non plus les ravages de la tendinite du pouce,  vaste problème de santé publique.

Ceci étant…

N’est-il pas envisageable que chaque moyen nouveau de se parler, de s’écrire ouvre de nouvelles perspectives de conversation ?

Le téléphone a-t-il tué le plaisir de se parler l’un en face de l’autre ? Ne permet-il pas plutôt de dire d’autres choses, que seul permet l’effacement du visage de l’interlocuteur : plaisir de moduler sa phrase, ses mots, son intonation, tout cela autrement, en devinant celui qui vous écoute, en imaginant l’expression de son visage d’après ses réponses ou ses silences ?

De même on n’écrit pas la même chose dans une lettre que dans un mél, quand bien même le destinataire serait le même : ne fût-ce que parce que le temps pour les mots de terminer, qui dans la boite, qui sur l’écran de l’autre n’est pas le même suivant qu’ils sont d’encre et de papier ou purement virtuels.

Certes le sms peut être d’un ennui exhaustif, un bavardage supplémentaire, mais après tout,  un de plus, un de moins est-ce si grave ?

Car avec un peu d’esprit, de talent qui sait, le sms peut stimuler la créativité, le souci de la formule, devenir un jeu supposant un esprit rapide qui permet de répondre dans l’instant…  La maxime a-t-elle quelque chose à envier au roman fleuve ?

Il est des romans par lettres, par méls… On attend avec amusement ceux écrits par sms…

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