Attentat

Le 22 aout 1962,  au Petit Clamart, une DS noire est soumise à un feu nourri d’armes automatiques : près de 200 balles sont tirées, une quinzaine trouent la carrosserie de la noble Citroën. Cela ne suffit pas ? une camionnette tente ensuite de la percuter. Les pneus sont crevés ? Le chauffeur accélère, l’autoroute est atteinte de justesse.

Le général de Gaulle et sa femme viennent d’échapper à un attentat.

« Il n’est pas possible de tirer aussi mal » aurait dit le Général de Gaulle. Il était Président de la République. Sinon, il aurait pu faire dialoguiste de film.

Au début des années 60, les institutions sont encore un peu  fragiles des bronches. On sort tout juste de la 4ième république et de son habitude de changer de gouvernement tous les deux jours. On sort tout juste de la guerre d’Algérie : les plaies saignent encore.

De Gaulle a une idée assez simple de lui-même : à part lui personne en France ne dispose d’assez de prestige pour faire face aux partis politiques, aux manœuvres politiciennes, au désordre ambiant tout simplement.. S’il avait été tué la France aurait à nouveau connu une vaste période d’instabilité. Il en est convaincu.

Il a une solution, il en a toujours une, bonne, mauvaise, à chacun de voir.. Elle lui trottait dans la tête depuis un moment. L’attentat du Petit Clamart est l’occasion de l’imposer.  Il faut faire élire le Président de la République au suffrage universel : ainsi investi par le peuple, il n’aura plus à se soumettre à des majorités de circonstances, aux diktats des partis. Son aura le mettra à l’abri des aléas des circonstances.

L’élection du Président de la République au suffrage universel est le point le plus marquant de toute la Constitution. Il a été violemment contesté. Il n’a jamais été remis en cause.

La vie tient à peu de choses. Les institutions aussi.

Le chef du commando d’assaillants s’appelait Bastien-Thiry. Ses balles manquèrent la cible. Celles du peloton d’exécution , elles, ne le manquèrent pas.

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